Présentation du jardin des enfants

Caché en plein cœur de Lorgues, l’adresse en dit long: Impasse des Grands Jardins.
Jouxtant les vieux remparts de la cité des Templiers, il est abrité par de hauts murs usés par le temps.
Franchir sa porte, est entrer dans l’intemporalité de ce site immémorial. Posé haut sur une belle restanque, sur l’adret de la colline, l’exposition et la vue sur la chaîne du Massif des Maures sont exceptionnelles. L’air est vivifiant, le paysage inspirant, les bruits de la ville laissent place aux chants des oiseaux. Créé probablement lors de l’édification du village, il est possible que la terre arrachée lors des fondations de la ville fut posé sur une grande restanque, permettant la culture vivrière pour ses fondateurs puis ses habitants, enrichi par tous les fumiers de la ville au fils des siècles, travaillée par une multitude de jardiniers, jusqu’à en faire un terreau d’exception. Alimenté en eaux par un puits et par la source de la canal, du système hydraulique apte à faire face aux sécheresses, il reste un bassin abîmé, une vieille pompe et ses tuyaux et en bordure un immense bassin hors d’eau depuis les années 2000 qui, avant, hébergeait des écrevisses et des grenouilles et encore avant, faisait tourner les moulins en contrebas. La fonctionnalité des installations, la biodiversité densifiée par des haies, ici tout est plein de bon sens et d’esthétisme.

L’explosion urbaine de ces dernières décennies, la pression touristique, l’impact de la culture conventionnelle de la vignes ont déstabilisé le fragile équilibre entre l’homme et la nature, notre civilisation et ce territoire. Localement, nous sommes vulnérables aux inondations, aux canicules et aux incendies. L’été, l’asphalte rend aussi la chaleur insupportable. La pollution des eaux de surface et souterraines et leurs gâchis, et l’abandon des vieux systèmes d’irrigation pourraient avoir des conséquences désastreuses dans un avenir proche.

Face au rouleau compresseur de la modernité, engoncé dans des plans politiques territoriales antérieur à la prise de conscience écologique générale, ce jardin s’invente une nouvelle vocation et se veut être désormais, en plus d’être cultivé, un lieu de réflexion, d’apprentissage, d’expérimentation et de partage. C’est un véritable concentré de l’agriculture locale traditionnel :
potager, vigne,verger, plantes aromatique et médicinales, bac à semis, compost, clapiers, poulailler, volière, cabanon à outils, appentis, cheminée, fumoir, rosiers et jasmin. En plus d’avoir nourri tant de villageois, la fraîcheur de ses terres maraîchères irriguées génèrent des courants d’air frais agissant comme bio climatiseur pendant les chaleurs estivales, et assainissant l’air des ruelles orientées face au jardin.